Archives mensuelles : juillet 2013

Un verni de démocratie participative

democratie participative img

Un mois de juillet besogneux, le besoin de souffler un peu après une première partie de 2013 intense autant dans ma vie professionnelle que dans mes engagements citoyens et depuis le 5 juillet je n’ai pas alimenté ce blog, le temps passe….En ce premier weekend de mes congés, la canicule me laissant quelque répit et juste avant que n’éclate l’orage, voici en avant première ma contribution (en version non limitée à moins de 300 mots) au magazine municipal « Mosaïque » de la rentrée :

 » Lors du Conseil Municipal du 4 juillet notre groupe s’est  abstenu sur le vote de la Charte de Participation que nous proposait la majorité municipale !  » Étonnant non ?  » Comme dirait  Pierre Desproges. La démocratie participative c’est pourtant la Culture de la gauche,  c’est par ce type d’exercice que se manifeste son inclination pour le débat d’idées, l’échange d’opinions, la construction collective. Convaincre, Désirs d’avenir ou plus localement Reflex’lyon sont autant de clubs de réflexion, de laboratoires d’idées, de think tank où le politique se confronte au civil pour ensemble «  imaginer demain « . La participation démocratique doit chercher à impliquer dans la vie de la commune des citoyens qui ne sont ni des élus, ni des militants d’un parti politique. Dans d’autres démocraties ce système fonctionne très bien pour des décisions locales, d’intérêt communal, qu’on pourrait presque qualifier d’apolitiques, mais qui le sont grandement au sens étymologique du mot politikè qui, en grec, signifie : Science des affaires de la Cité. Bien entendu, pour nous aussi la gauche fidésienne, c’est l’essence même de notre démarche, et c’est justement parce que nous l’expérimentons, nous la pratiquons depuis longtemps que nous nous rendons bien compte que ce qui nous est proposé à la hâte par l’équipe sortante, en cette fin de mandat, n’a de la participation que l’apparence. Il ne faut pas faire la confusion entre participation et information. Il faut dépasser ce stade  et accepter que tout fidésien puisse interpeler l’équipe municipale sur les promesses sur lesquelles elle a été élue, sur ses priorités et sur le rythme de réalisations. Il faut être capable d’entendre  les besoins non satisfaits qui peuvent remonter. C’est ensuite aux élus et aux élus seuls, dans un cadre de démocratie représentatif, de définir les choix. A Ste Foy les Lyon nous sommes loin de cette idée de la démocratie ! La démarche est pratiquement inversée, les décisions sont établies à partir de travaux d’expert et la concertation avec les citoyens ne vient ensuite que pour faire valider ces choix,  faire adouber l’action municipale. Si les décisions passent mal, de toute façon c’est engagé parce que :  » les temps des projets ne sont pas ceux des citoyens  »  (je sens quelque chose de presque dédaigneux dans cette comparaison) et puis il reste toujours le levier des moyens, que le maire  » en bon gestionnaire responsable »  actionne volontiers et si facilement à posteriori quand il s’agit de justifier des choix hasardeux !

Alors bien entendu, quand il s’agit de proposer une Charte de Participation nous ne pouvons être d’accord avec l’équipe sortante ni sur le fond, ni sur la forme (aussi léchée soit elle), ni sur son élaboration elle même.

La rédaction de la charte proposée n’a d’abord pas été participative, c’est un travail d’experts qui ont proposés aux politiques des copiés-collés de ce qui peut se faire ailleurs, c’est pour cela que l’on a l’impression de déjà vu.

Ce texte ensuite n’a été débattu que par un très petit panel de citoyens désignés, une vingtaine de personnes, nous sommes là loin d’une légitime représentativité des fidésiens.

Dans son contenu encore, cette charte est un catalogue de déclarations de principes, de lieux communs évidents et incontestables mais en face desquels nous ne trouvons pratiquement pas d’évocations des moyens mis en œuvre.

Enfin on ne peut évoquer une démarche participative sans s’attacher à l’aspect financier, nerf de la gestion et des choix politiques. Là encore rien sur les finances, en particulier sur la notion de budgets participatifs.

Et puis enfin, pourquoi mettre en œuvre cette charte en fin de mandat, alors que certains principes même n’ont jamais été appliqués, (je pourrais évoquer le manque de considération de l’opposition municipale) ? Ne s’agit-il pas uniquement, tout comme l’agenda 21,  que d’un outil de communication de l’équipe sortante destiné à farder des années de gestion autoritaire et faire oublier que cette équipe n’avait été élue que par  moins de 3500 fidésiens. »

Fin de l’article  Mosaïque.

Nota béne : Nous avons proposé il y a quelque temps un  atelier « Démocratie participatif ». Une petite trentaine de fidésiens y avaient participé ( c’est plus que le panel de la municipalité) et en 2 heures de travaux il en est sorti une contribution qui est une bonne base pour élaborer un vrai travail participatif. Vous trouverez le compte rendu dans l’article : Les citoyens ont pris la parole (cliquez sur le lien)

Image

Je préfère manger à la cantine …

cantines scolaires

Intervention au Conseil Municipal du 4 juillet 2013

Sur la gratuité  des cantines scolaires

Nous traversons une crise durable ; mais ça ce n’est une révélation pour personne. Cette crise affecte toutes les couches de la population, les classes moyennes sont de plus en plus impactées, mais celles qui la subissent le plus cruellement sont bien les classes les plus populaires. Des efforts  sont demandés à tous et à chacun, c’est parfois difficile, il y a du mécontentement, la contestation se fait entendre, les pigeons piaillent, les poussins piaffent et autres pingouins qui protestent.  Mais il faut garder à l’esprit que, ces  efforts pour les plus défavorisés, ils ne sont même pas confiscatoires comme certains se plaisent à le dire sur leur propre sort, mais deviennent carrément privatoires,  et ne sont même plus tenables.

Aussi quand nous avons à nous prononcer sur un dossier tel que celui de la modulation des tarifs de la restauration scolaire nous devons y accorder un intérêt particulier pour faire de cette modulation un vrais outil de solidarité qui permettent à chacun de ne contribuer que selon ses ressources et ses moyens. Et pour que cet outil de solidarité soit efficace il doit  être juste, équitable et respecter une certaine cohérence. C’est pourquoi comme je l’ai fait lors du dernier conseil municipal pour les tarifs du conservatoire de musique,  je vous propose de réfléchir à une autre cohérence, à la différence près, que, pour la pratique de la musique nous étions dans la satisfaction de besoins d’estime, voire d’appartenance, c’est-à-dire à des niveaux plus élevés dans l’échelle des besoins, alors que là c’est vraiment les besoins fondamentaux que l’on touche, se nourrir est un besoin physiologique essentiel et pourtant il est inégalement accessible. Même près de chez nous des enfants ne mangent pas correctement tous les jours. Aussi je crois qu’il faut aborder ce dossier avec attention,  gravité et responsabilités

Il nous est donc proposé une échelle de 5 tranches de QF avec un plancher de 334€ et un plafond de 1452€ pour des tarifs de 2.2 € à 5.03€, sachant qu’un repas coute à la collectivité aux environs de  8.50€  cela revient à dire que les repas sont financés de 40 à 75% par la ville. A partir de là reprenons l’exemple du mois dernier : une famille avec deux enfants scolarisés (3 parts)

Donc si notre famille a un QF de moins de 334€ cela signifie que son revenu annuel est de 12024€ soit 1002€ par mois ! Peut-on vivre à 4  avec 1000€ par mois ?  Et il lui en coutera pourtant en moyenne (hors aide du CCAS) 77€  de cantine par mois.

Si notre famille a un QF de moins de 557€ son revenu annuel est de moins de 20 000€ soit un revenu  mensuel de 1671€ sachant que 50% des salariés gagnent moins de cette somme et que nous sommes là sur le revenu de la famille et il lui en coutera en moyenne 110 € de cantine par mois

Pour info un QF de 926 = Revenu mensuel 2778 soit 33300€ et 1452€ revenu mensuel 4356€ soit annuel 52272€. L’échelle des couts mensuels moyens pour 2 enfants inscrits à la cantine va de 77 € à 175 € maximums.

Nous n’avons pas toute la mécanique de calcul, ou les subtilités des outils de gestion mais ceci ne va pas nous empêcher de faire les propositions suivantes :

– Suppression des 2 premières tranches et instauration de la gratuité des cantines scolaires pour les familles au  QF inférieurs à 557€ et pour tous les enfants en PAI.(des enfants qui amènent leur panier repas)

– Modulation des  tarifs des trois tranches restantes

  • 3.85€ de 557  à 926 soit environ une prise en charge par la collectivité de 55% du cout réel
  • 5.00€ de 926 à 1452€ soit une prise en charge par la collectivité de 40% du cout réel  (85% des salariés n’atteignent pas cette tranche)
  • 6.35€ de 1452 à 1850 soit une prise en charge par la collectivité de 25% du cout réel (95% de la population n’atteint pas cette tranche)

– Et rajouter une 4° tranche :

  • 7.20€ au-delà de 1850 soit une prise en charge par la collectivité. 15% du cout réel  (il n’y a que 3% de la population dans cette tranche)

Nous restons donc toujours inférieur au cout réel  et les  arguments de marché, de seuil, ou de  concurrence  évoqués pour les tarifs du  Conservatoire de musique  ne sont pas tenables ici puisque si les parents veulent choisir un autre système de restauration pour leurs enfants, il serait certainement plus cher et de plus cela libèrerait des places pour des enfants qui pourront bénéficier de la gratuité alors qu’auparavant la contribution familiale, même des plus modeste dissuadait les parents de les inscrire.

Cette proposition permet de limiter les interventions du CCAS,  et c’est tant mieux car, pour nous concitoyens en difficulté, il est toujours difficile de faire appel aux services sociaux, certains y voient même une démarche humiliante et préfère parfois y renoncer. Cela permettrait de supprimer les impayés de cantine (environs 150 repas l’année dernière) et surtout cela permettrait d’avoir la garantie que tous les enfants de la commune aient au moins un repas équilibré tous les jours de la semaine.

Clin d’œil en guise de conclusion. C’est un énorme bénéfice sanitaire que d’avoir une jeunesse bien nourrie, car à tous ces jeunes, il leurs faudra avoir une excellente santé pour travailler jusqu’à 65 ou 70 ans et garantir les retraites des grabataires que nous serons alors devenus, afin pour les plus jeunes d’entre nous au moins.

Je vous remercie