La réflexion sur la réforme des rythmes scolaires est enfin engagée à Sainte-Foy-lès-Lyon -Lyon. Si je dis enfin c’est que nous avons, à plusieurs reprises avec d’autres ici, réclamé, l’ouverture de ce débat, mais je n’incriminerai pas uniquement le niveau local, tant il est vrai que l’impérieuse nécessité de cette réforme a créé une précipitation sans doute néfaste à la lisibilité de ses contours. Aujourd’hui cette réflexion existe et ne doit pas se limiter uniquement à des préoccupations de moyens matériels ou économiques et des préoccupations de planning. Pleinement intégrée dans le débat sur la Refondation de l’école de la République, cette réflexion doit mobiliser l’ensemble des acteurs éducatifs qui œuvrent sur l’ensemble des temps de l’enfant.
La priorité est de lutter contre les obstacles d’une société en crise, obstacles qui freinent les rêves et les espoirs des nouvelles générations et qui conduisent à l’échec. Échec caractérisé par les 15% d’enfants qui arrivent en fin de cycle élémentaire sans avoir les acquis de base nécessaire à la poursuivre d’une scolarité efficace au collège. La refondation de l’école se doit de rebâtir fondamentale la réussite scolaire et éducative des enfants. Elle ne peut se mettre en œuvre sans travailler à la continuité éducative qui doit structurer l’ensemble de la communauté éducative autour de l’enfant.
Les acteurs de cette communauté s’emploient déjà à mettre en œuvre, chacun à son niveau, tous les outils dont ils disposent pour travailler à la réussite. Mais cette bonne volonté affichée par les partenaires, présente le risque de morceler les temps de l’enfant et que chacun se focalise sur le temps dont il est responsable à savoir :
- les enseignants sur le temps scolaire actuel, leur temps de service, sur l’aide personnalisée, les évaluations des enfants dans le cadre du socle commun …..
- les collectivités sur le temps périscolaire, en recherchant les moyens de faire face à l’augmentation du temps généré par la nouvelle organisation pour offrir aux familles la même amplitude d’accueil au quotidien les lundi, mardi, jeudi et vendredi, voire pour offrir une amplitude augmentée pour répondre aux besoins des familles.
- Les partenaires locaux, associatifs ou municipaux qui interviennent parfois déjà sur les temps post et périscolaires scolaires soit dans le cadre d’activités pédagogiques, éducatives ou sportives soit dans le cadre d’activités élaborées dans les projets d’école
- Et enfin les familles qui vont avoir à repenser leur propre organisation entre travail, mode de garde, et gestion du temps libre et ce dans un contexte social de plus en plus difficile
Cette dispersion n’est ni efficace économiquement ni en terme de résultats. Il est donc opportun de s’inscrire dans une cohérence des interventions de chacun, de se donner un cadre d’analyse et d’évaluation commun et d’amener les acteurs éducatifs à travailler sur des objectifs partagés qui pourraient être les suivants :
- tenir compte des principes de réussite scolaire et de réussite éducative (apprentissages – éducation citoyenne et culturelle – développement physique – santé – mais aussi restauration et détente …)
- tenir compte des besoins différents selon l’âge des enfants : l’accueil des touts petits /petits et selon les cycles élémentaires.
- tenir compte des besoins des familles, et développer une réponse globale de la communauté éducative de l’école aux centres de loisirs en passant par les activités associatives (artistiques, culturelles et sportives )
- tenir compte du contexte économique afin de permettre aux parents de concilier fonction parentale et aspirations professionnelles (précarité, recherche d’emploi, temps partiel contraint ….)
Maintenant que le cadre national a été défini, il faut rapidement installer le débat,. L’éducation de nos enfants est une responsabilité partagée, il faut donc installer ce débat rapidement avec les enseignants, les parents, les associations de parents d’élèves, les éducateurs et animateurs, les associations culturelles et sportives, les différents services municipaux. Nous aurions même pu l’entamer plutôt, être une force de proposition et ne pas attendre l’ultime échéance pour décider de reporter une application que nous savions à l’évidence impossible à mettre en place dès la rentrée 2013. C’est pourquoi notre groupe votera le report à la rentrée 2014.
Par contre il n’aura échappé à personne que les discussions que nous entamons aujourd’hui sur le vaste projet de la refondation de l’école de la République verront leurs premières applications sous une nouvelle mandature municipale. C’est pourquoi permettez-moi d’espérer qu’en ces mois de projets et de promesses que nous allons traverser, que ce débat puisse se faire en toute responsabilité, qu’il soit participatif, constructif et efficace. Cette refondation est trop déterminante pour l’avenir de nos enfants pour être l’objet d’enjeux dogmatiques ou pour glisser sur le terrain politique où certains dans cette assemblée se plaisent parfois à nous entrainer.